(Chronique) Susan Beth Pfeffer - "Au commencement" Chroniques de la fin du monde (t1)

Auteur : Susan Beth Pfeffer



Titre en anglais : Life as we knew it



Titre en français : Au commencement



Série : The last survivors (tome 1/3)



Lu : en anglais



Synopsis :



Enfin c'est le grand soir : l'astéroïde dont tout le monde parle va percuter la Lune ! Familles, voisins, amis, tous se rassemblent pour observer le phénomène. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. L'impact a été si violent que la Lune a dévié de son orbite et s'est rapprochée de la Terre. Peu à peu tout se dérègle... L'électricité puis l'eau sont coupées et les vivres commencent à manquer. Miranda et sa famille vont devoir accepter que la vie telle qu'ils la connaissaient a disparu à jamais.



Mon avis :



Ce livre est flippant.



Ce livre est génial.



Coup de cœur !



J’ai adoré. De la première à la dernière page. Impossible de le lâcher.



Le style est très simple ; il s’agit du journal intime d’une jeune fille de 16 ans. On entre dans l’histoire avec les tracas de beaucoup d’adolescentes: les garçons, l’école, les sorties, … Mais ne vous fiez pas à cette légèreté apparente. Ce livre est tout, sauf léger.



Pourtant, tout va changer le jour où un astéroïde heurte la lune. Les événements vont mal tournés, la lune va être déplacée, ce qui aura des conséquences désastreuses sur toute la terre. Inondation, tsunami, irruptions volcaniques, pollution de l’air, bienvenue dans une atmosphère de fin du monde. Franchement, ça fait extrêmement peur. J’AI eu extrêmement peur.



Ce qui est passionnant, c’est de suivre les événements aux côtés d’une famille. On n’est pas dans le monde scientifique, mais avec 4 personnes, comme vous et moi, qui s’organisent pour survivre.



Voilà le mot clé : la survie. Comment survivre à de tels événements, à un changement de vie si radical ? Comment faire quand tout (ou presque) ce que l’on a connu jusqu’à maintenant n’existe plus ? Comment réagir quand la moindre action devient une véritable expédition, une lutte au quotidien ?



L’atmosphère du livre est bien entendu suffocante, mais cette sensation est renforcée par le fait que tout tourne autour de Miranda, sa mère et ses frères. On est dans une sorte d’autarcie oppressante, étouffante. Et plus les pages tournent, plus leur monde rétrécit.



Tout devient précieux : l’eau, la nourriture, l’électricité, l’essence. Tout prend une autre dimension.



Et bien sûr, on ne peut s’empêcher de se demander : qu’est-ce que je ferais, moi, dans une telle situation ? Comment est-ce que je réagirais ? Comme disait Jean-Jacques Goldman dans « Né en 17 à Leidenstadt » : Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens ?



Ce livre nous permet vraiment de nous interroger sur notre existence. Notre traintrain quotidien, pour beaucoup d’occidentaux, est souvent si simple. Il suffit d’aller au supermarché pour trouver de la nourriture, d’aller à la pompe à essence pour faire le plein, d’appuyer sur le bouton pour avoir de la lumière. Et de tout cela, on n’en a généralement pas vraiment conscience. C’est une normalité, presque une banalité. Nourriture rationnée, plus d’électricité, on ne réalise pas à quel point notre quotidien peut être bouleversé.



J’ai beaucoup aimé Miranda, l’héroïne. Elle apparaît très jeune et insouciante, au début, mais les événements vont la faire grandir. Elle va devenir un véritable pilier dans la famille. Elle va se battre pour sa survie et celle de ses proches.



La mère de famille est également très touchante avec ses sacrifices, ses privations, avec son besoin féroce de protéger ses enfants, coûte que coûte. Des privations, tous les personnages en font. Comment pourrait-il en être autrement. Mais il y a une grande dignité chez cette mère, quelque chose de très beau.



Les frères, Matt et John, sont également intéressants.



Je viens de dire que tous les personnages du roman vivent, d’une manière ou d’une autre, des privations, mais ce n’est pas vrai. Il y en a un qui se moque pas mal des privations. Il adopte une autre technique de survie : il demande simplement aux autres de se priver à sa place…



Ce livre est émotionnellement très éprouvant. Ici, pas de dictateurs fous, pas de système totalitaire, mais un monde, tout comme le nôtre, qui part à la dérive. J’en ai rêvé la nuit. Il m’a complètement pris aux tripes. C’est comme si on était pris dans une toile d’araignée qui se resserre de plus en plus autour de nous, inexorablement, et dont on ne peut se défaire. C’est un cauchemar, interminable et insoutenable. Mais d’un autre côté, il y a toujours l’espoir, un rire, un moment de bonheur, la joie d’être ensemble, l’envie impérieuse de s’en sortir, de vaincre.



Bon, je pourrais parler de ce livre encore et encore, mais je crois que je vais m’arrêter là. Cette chronique est déjà bien trop longue.



En conclusion, ce roman ne peut laisser indifférent. C’est une vraie leçon de vie qui nous rappelle que demain, tout peut s’effondrer, que notre petite vie tranquille peut se transformer en un cauchemar éveillé, mais qu’à quelque part, même aux moments les plus éprouvants, l’espoir est toujours là. En lisant ce genre de livres, je me dis que je devrais plus souvent m’asseoir et prendre le temps de savourer toutes les petites choses, en apparence insignifiantes, qui font mon existence.