(Chronique) Lauren Destefano - "Éphémère" - Le dernier jardin (T1)

Auteur : Lauren Destefano



Titre en anglais : Wither



Titre en français : Éphémère



Série : The chemical garden (tome 1/3)



Lu: en anglais



Synopsis :



Que faire de sa vie quand on connaît la date exacte de sa mort ?

Les scientifiques ont créé des enfants génétiquement parfaits, immunisés contre toutes les maladies. L'humanité a cru voir son avenir assuré...jusqu'au jour où le verdict accablant est tombé. Ces jeunes gens ont une espérance de vie incroyablement courte : 25 ans pour les hommes, 20 ans pour les femmes, sans exception. Dans ce monde désolé, des jeunes filles sont kidnappées et contraintes à des mariages polygames pour la survie de l'espèce.

Rhine, âgée de seize ans, a été enlevée de force à son frère. Elle se réveille enfermée dans une prison dorée, un manoir où des serviteurs veillent à ses moindres désirs. Malgré l'amour sincère de son mari et la confiance qui s'instaure petit à petit avec ses sœurs épouses, Rhine n'a qu'une idée en tête : s'enfuir de cet endroit.



Mon avis:



“Éphémère” n’est pas un livre débordant d’action, mais il est très intense niveau émotion. Emotion que j’ai ressentie tout au long de ma lecture et que l’auteure nous transmet extrêmement bien. J’ai adoré ce premier tome.



Le thème principal du roman est la prison – l’emprisonnement - et ce thème est décliné de différentes manières : une prison symbolique, une prison réelle et une prison psychologique. Enfin, c’est ma lecture personnelle du roman, bien sûr.



Tout d’abord une prison symbolique avec des hommes prisonniers de leur propre ambition. Les scientifiques ont voulu éradiquer toutes les maladies pour rendre l’espèce humaine la plus saine possible. Ce qu’ils n’ont pas prévu, en revanche, c’est le développement d’un terrible virus, un virus qui mène au décès inéluctable de tous les jeunes adultes, à l’âge de 20 ans pour les filles et 25 ans pour les garçons. L’auteure évoque ici les dérives de la science et de la génétique et aussi la folie des grandeurs des hommes qui peuvent conduire à de terribles catastrophes. Je pense que c’est quelque chose qu’il faut vraiment qu’on ait à l’esprit aujourd’hui, à l’heure où la science fait de nombreux progrès, à l’heure où on essaie de plus en plus de repousser les limites du naturel.



Il y a ensuite la prison réelle constituée par le manoir dans lequel 3 jeunes filles, après avoir été kidnappées, sont maintenues prisonnières afin de devenir les épouses du maître de la maison. J’ai beaucoup aimé la façon dont les liens entre les sœurs épouses se créent, des liens à la fois forts et fragiles. 3 jeunes filles, à peines sorties de l’enfance, toutes trois liées par le même funeste sort, mais 3 personnalités différentes. Jenna, 19 ans, sombre et résignée, qui, pour échapper à la terrible situation, se plonge à corps perdu dans des romans sentimentaux et cadenasse à double tour toutes ses émotions. Cecily, 14 ans, encore une enfant, jeune et naïve, avide d’attention et de reconnaissance, elle vit comme un honneur le fait d’avoir été arracher à son orphelinat pour devenir la femme de Linden. Et Rhine, 16 ans, la narratrice à laquelle je me suis vite attachée, qui ne pense qu’à une chose : trouver le moyen de fuir cet enfer doré et retrouver son frère jumeau.



Enfin, la prison certes psychologique mais non moins réelle dans laquelle se trouve Linden, celui qui est censé être le maître de maison, mais le vrai maître, c’est son père. C’est lui qui tient touts les fils. Personnage machiavélique et cruel, il est le capitaine de ce navire doré et avec de nombreuses histoires et de nombreux mensonges, tient autant en otage ses belles-filles que son propre fils, totalement à sa merci.



Cet emprisonnement, chacun le vit de façon différente. Certains se révoltent, alors que d’autres s’en accommodent, comme Gabriel, le gentil servant que Rhine va rencontrer. On ne sait d’ailleurs pas grand-chose sur lui.



Et c’est ainsi que l’histoire se déroule, entre révolte et résignation. Tout est très bien écrit, j’ai adoré.



Par contre, la fin m’a un peu… surprise. Je ne m’attendais pas vraiment à ce que les choses se passent ainsi. J’ai donc encore plus hâte de lire la suite.



En conclusion, Lauren Destefano signe ici un excellent premier roman, avec une héroïne attachante, des personnages que j’ai eu du plaisir à suivre et une science qui dérape complètement… Vivement la suite !